Nicolas Courjal – Don Quichotte : Reviews

Massenet : Don Quichotte – Opéra de Lausanne – October 5, 7, 10, 12
Nicolas Courjal enfile avec une justesse étonnante ce costume si simple qu’il nous renvoie à la réalité quotidienne d’aînés souffrant de ce mal si répandu. La voix magnifiquement cuivrée traduisant la vaillance passée ressurgissant par intermittence, la basse française incarne ce vieillard certes décrépit, mais toujours hardi dans ses élans héroïques. 24heures.ch
La rotondità del timbro e l’eleganza della declamazione sono evidenti…in certe mezzevoci («Elle m’aime») dal tono sognante… E così la morte di Don Chisciotte, alla fine, cantata con grande umanità e partecipazione da Nicolas Courjal nobilita fino in fondo, non senza un po’ di malinconia, il Cavaliere della trista figura. Connessiallopera
On retrouve ainsi le Don Quichotte d’un Nicolas Courjal mettant fièrement ses pas dans ceux du grand Chaliapine (qui créa l’œuvre à Monte-Carlo en 1910) ; par sa ligne toujours châtiée, sa diction d’une parfaite limpidité, son art du phrasé souverain, alternant éclats héroïques et infinies délicatesses, l’artiste confirme ce soir sa stature de grande basse française du moment. Diapason
Nicolas Courjal, qui dans la vie a une petite cinquantaine fringante, dessine, avec l’aide d’une perruque de cheveux blancs, une silhouette de vieillard chancelant, fragile, mais que sa folie électrise et transmue en héros de chevalerie dans les plaines d’Estrémadure. Un vieux fou, qui entre deux extravagances, s’illumine de bonté, de générosité, de lyrisme, de sagesse…l’humanité du personnage qu’il incarne, et le lyrisme bouffe de ses emballements (« Je vous offre un château sur le Guadalquivir, les jours y passeront duvetés de tendresse »)… Il y a de la ferveur dans la composition de Courjal qui, tout jeune qu’il est, dessine un vieux bonhomme très crédible. Ni pathétique ni ridicule, Don Quichotte est l’honnêteté même dans un monde factice et on aime la tendresse candide qui baigne par exemple sa romance de la fin du premier acte : « Elle m’aime et va me revenir / Avec des yeux mouillés de repentir… »… Cocasse et touchante, sa recherche de rimes brillantes pour le poème qu’il dédie à l’élue de ses pensées brumeuses : idée très drôle, ses vers prennent la forme cursive de lignes d’écriture descendant des cintres pour dessiner son laborieux madrigal. Au chœur des brigands (pastiche d’opéra traditionnel), Don Quichotte rétorquera d’abord par une prière, puis par une ardente profession de foi, « Je suis le chevalier errant qui redresse les torts, un vagabond inondé de tendresse… » Nouvelle page étonnante, sous forme d’arioso, où Nicolas Courjal est superbe d’idéalisme et de lyrisme. ForumOpera
.On apprécie le soin et la sobriété avec lesquels la basse sert la partition, pliant sa voix aux nuances exigées par le compositeur, et campant de manière fort convaincante le fou sublime présenté par le livret. Et il est bon d’entendre en Don Quichotte un artiste en pleine possession de ses moyens, ce qui n’a pas toujours été le cas par le passé. ConcertClassic
Avec son timbre puissant et un jeu de scène bluffant, le premier incarne avec brio un Don Quichotte hagard et rêveur, mais plein d’énergie lorsqu’il s’agit de poursuivre sa quête et de défendre ses idéaux.RTS
Son timbre sombre et profond rappelle la voix de Chaliapine, créateur du rôle… Il s’avère captivant dans les nuances piano, proche du parler-chanter (l’adresse à Dulcinée de l’acte IV), ou quand la partie chant disparait carrément, au profit de la parole, comme si elle n’avait pas été écrite – autre incongruité heureuse de l’œuvre. Bachtrack
Nicolas Courjal compose un Don Quichotte tour à tour profond, ridicule, touchant, vulnérable, enfantin, quelque part entre tragique et comique. Le Temps
Sur scène, Nicolas Courjal campe un Don Quichotte qui use de la qualité de sa diction et de la musicalité de son phrasé pour suggérer une démence sporadique qu’il tente de minimiser par un semblant d’héroïsme suscité par ses rêves de grandeur. Mais c’est par la dimension christique de son abnégation qu’il émeut le spectateur. Crescendo